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Marko 93


Le graffiti a le vent en poupe, mais suffit-il de s’attacher au caractère historique des œuvres, privilégier leur rareté et leur provenance, pour décréter que celles-ci sont des chefs d’œuvres?

Il est vrai qu’il ne faut pas négliger les olds timers témoignant du travail réalisé en amont de la toile par les graffeurs américains, ainsi que les représentants de la première génération de graffeurs français, mais j’ai l’impression de vivre l’ascension du graffiti art dans un tambour de machine à laver.

Même si certains graffeurs sont bien référencés dans les galeries, il y a du travail à effectuer, à la base. La sélection des œuvres et des artistes émergeants est une tâche difficile puisqu’à terme, l’art du graffiti sera dans les vacations de l’art contemporain dans un proche avenir. Eh oui!! Il y a urgence ! N’ayons pas peur des mots. Il y a beaucoup de graffeurs qui s’inventent un passé pour être au-devant de la scène , d’autres qui revendiquent une place dans le marché de l’art alors qu’ils ont laissé le graffiti depuis des lustres, également, de jeunes graffeurs “fils à papa” qui ont un chemin bien tracé, des galeries qui veulent une part du gâteaux et qui ne connaissent rien sur ce sujet ….

À vrai dire, il nous manque des experts en graffiti, des agents d’artistes, des galeries qui détiennent un savoir-faire, car il faut éduquer le public qui depuis la genèse de ce mouvement a été habitué à contempler les graffs sur les murs de nos cités et ne savent pas estimer la valeur d’une œuvre. La majeure partie de nos contemporains ne font pas la distinction entre un flop et un tag, un graffeur moyen voire débutant et un confirmé, le street art et le graffiti art, sans compter l’initiation émergeante des nouvelles tendances street art qui en plongent plus d’un dans la confusion….

Après ce constat, je vous propose un tour d’horizon dans le monde du graffiti et sans langue de bois, (on en a besoin) et en toute humilité; car ce phénomène contaminant au départ illégal et donc anonyme, a maintenant ses stars. Il faut donc faire attention aux égos. Néanmoins, il existe des tags moches, dénués de sens et d’esprit artistique, des mots sans âme écrits sur des murs. En outre, le graffiti existe et résiste depuis plus de vingt ans au sein de la culture Hip-Hop, un mouvement, et dépasse la simple revendication d’adolescent en manque de reconnaissance. Donc le décryptage est nécessaire pour tous…

Assez de blabla pour aujourd’hui, on commence !

Voici mon coup de cœur Marko93 (crew 3DT)

C’est une Figure emblématique d’un mouvement qui prend son envol en France au début des années 80, Marko93 a contribué à faire entrer le graffiti dans la dynamique et la reconnaissance de l’art contemporain. Il peint des murs dans des cités, terrains vagues et voies de chemin de fer de sa banlieue (Saint-Denis). Inévitablement lié à l’univers Hip-hop, il est d’abord fortement influencé par les styles américains. Jusqu’aux années 90, il aiguise sa technique : lettrages, free-style, personnages réalistes et caricatures… Que dire de plus? C’est un artiste est à découvrir car avec lui on se régale :

Il explore de nouveaux supports : body-painting ou body-writing, le corps humain terrain d’expression. La calligraphie à l’aide de la bombe, c’est du “calligraphisme”, mélange de calligraphie arabe “abstraite” et de graffiti nouveau style. Le Light-painting dont il est le précurseur l’a fait connaitre dans tout le milieu du graffiti. Le résultat ressemble alors à une photo classique sur laquelle on aurait peint des traits. L’intérêt de la photo se trouve alors dans la qualité du jeu de lumière ainsi produit. C’est une technique photographique consistant à faire intervenir une ou plusieurs sources de lumière tenues à la main (typiquement des lampes de poche ou autre lasers) dans une scène photographiée avec un temps de pose supérieur à 1 seconde.

Fin technicien de la peinture aérosol, ses traits sont forts et expressifs. Marko joue avec la matière et la lumière, ses œuvres captent nos sens. Il est énergique, son imagination est sans limite. Sa peinture respire et nous pousse au songe. Comme nous dit Elsa triolet ” le vrai rêveur est celui qui rêve de l’impossible», ainsi Marko nous embarque dans ses paysages futuristes sous le regard amusé, parfois dubitatif du public. Il manie la bombe spray avec éloquence et disperse les couleurs acidulées aux tonalités bleues, or et rouge pour créer des paysages qui exaltent le monde moderne, par un langage d’écritures à travers ses dessins abstraits. Il peint son interprétation du moment présent, pour projeter des images multidimensionnelles. Son obsession du tracé existe depuis 1992. Il réussit à effectuer des formes abstraites avec des pleins et des déliés, mêlant ainsi graff et calligraphie.

Monsieur Marko bravo rien à dire, enfin si, à quand les toiles, nos murs ont besoin de toi.

Un des liens de l’artiste: http:

Henry H


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